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14ème Tisserande de sa famille !

A la fin de ses études dans l’environnement, Noémie décide de faire comme métier Tisserande ! Elle a seulement 24 ans.

Pourquoi ce changement après tes études ?

Je voulais faire de ma vie quelque chose d’utile et de concret : créer en partant de matériaux bruts pour les transformer en choses utiles au quotidien.
Au fond de moi, j’étais terrifiée à l’idée de devoir travailler dans un bureau toute ma vie.

Pendant mes études, j’ai découvert le tissage grâce à Instagram sans penser à l’époque que je finirais par en faire mon métier. J’ai acheté mon premier métier à tisser il y a 1 an et demi, juste avant la fin de mes études, et ça a été une révélation. Très peu de temps après, j’ai décidé que je voulais devenir tisserande.


Quand j’y repense je trouve ça dingue quand j’ai pris cette décision, je n’avais tissé qu’une seule fois de toute ma vie.

J’ai d’ailleurs découvert que j’étais la 14ème tisserande de ma famille en remontant dans mon arbre généalogique, d’où le choix de mon nom : Numéro 14.

Quel chemin t’a amené à travailler la laine ?

C’est le tissage qui m’a amené à la laine et non l’inverse. Je savais que je voulais tisser mais le plus important pour moi était de créer quelque chose d’utile mais surtout de beau !
J’ai réellement besoin de ces deux aspects pour être satisfaite de mon travail.

Pour le moment je tisse principalement des écharpes, la laine est le matériau idéal, elle correspond à mes valeurs car elle est biodégradable et renouvelable en plus de toutes ses autres qualités.

Que t’apporte la laine ?

La laine est une fibre idéale pour mes écharpes.
Elle est douce, enveloppante, respirante, légèrement élastique et souple à la fois. En plus de tout ça, elle est naturelle, renouvelable, biodégradable et antibactérienne.
Elle n’a que des avantages !

Où trouves-tu ton inspiration pour tes motifs, tes couleurs ? 

Ce processus est plutôt inconscient. Je choisi les motifs en fonction des émotions qu’ils me procurent. Par exemple mon motif Vague, je le vois doux et léger alors que mon motif Chevron est plus tranchant et affirmé. C’est la même chose pour les couleurs, certaines associations me sont apaisantes et d’autres chaleureuses ou réconfortantes.

Mais finalement, tu te rends vite compte quand tu mets le nez dehors que tu n’as rien inventé, la nature l’avait déjà créé.

Je ressens dans ta collection la dimension d’élégance, de chic, de sobre. Est ce le message que tu souhaites transmettre au travers de tes tissages ?

Élégant, chic et sobre, c’est tout à fait le style que j’aime. Je ne cherche pas spécialement à faire passer un message à travers mes créations,

je prends simplement plaisir à réaliser ce que j’aime.

Quelle laine utilises-tu ?

J’utilise de la laine d’agneau Mérinos pour réaliser mes créations, elle est très douce à porter à même la peau.
La laine que j’utilise provient de moutons d’Afrique du sud, transformée en Angleterre. Ce n’est pas l’idéal et j’en suis très consciente, malheureusement je n’ai pas encore trouvé d’équivalent en France. Je porte une grande attention au fait que la laine que j’utilise soit dotée du label Woolmark (la laine provient d’animaux sains et en bonne santé) ce qui est très important pour moi.

Est ce simple de trouver de la laine à tisser ?

Il existe des élevages de moutons mérinos en France mais il n’y a pas que la race de mouton à prendre en compte pour le choix de sa laine.

Une laine est caractérisée par l’espèce animale dont elle provient, mais aussi par son diamètre. Plus un fil est épais, plus le tissage avancera vite mais plus le résultat sera grossier. A l’inverse, plus un fil est fin, plus le tissage sera lent mais plus le résultat sera élégant. Il faut réussir à trouver le bon équilibre entre les deux et le choix de la taille de la laine est donc un point très important.

Si on ajoute à cela un critère pour la diversité des couleurs proposée, on obtient un véritable casse-tête.

D’ailleurs, la laine utilisée pour tisser est conditionnée en cône et est différente de la laine que l’on peut trouver en pelote.

Il m’a fallu plusieurs mois de recherche pour finalement trouver un fournisseur capable de répondre à ces quatre critères : la race, le diamètre du fil, la diversité de couleur et le conditionnement.

J’espère que la filière laine continuera de se développer en France et qu’à terme je trouverai une laine plus locale qui me corresponde.

crédit : numéro14
crédit : numéro14
crédit : numéro14

Quelles émotions ressens-tu quand tu tisses ?

La première fois que j’ai tissé, je me souviens avoir eu des papillons dans le ventre. C’était magique !

Aujourd’hui cette magie opère toujours quand, après avoir passé plusieurs jours derrière mon métier à tisser, je découvre enfin le tissu qui se déroule sous mes yeux. Passer d’un fil à un tissu, c’est quelque chose de magique.

Tu  tisses des écharpes en laine, des petits nœuds papillons, ces articles réchauffent nos cœur l’hiver, pour l’été que vas-tu nous proposer ?

C’est la grande question du moment. J’ai plusieurs idées en tête soit je continue à faire des accessoires de mode en utilisant une autre fibre que la laine ou j’ élargie ma gamme de produit en réalisant des accessoires pour la maison. Mon choix n’est pas encore fait.

Pour conclure, si tu avais un mot ou une phrase pour symboliser ton travail et qui tu es se serait …

Des fibres naturelles tissées main pour des pièces élégantes et intemporelles !

Vous pouvez retrouver Numéro 14 :

sur sa boutique en ligne : numero-14.com

Pour la suivre au quotidien, on peut aussi la retrouver sur Facebook et Instagram (@numero14.store).

crédit : numéro14